Peut-on doper les puces du Mac ?
Avec les annonces de la société suédoise Xtrem, une nouvelle question vient au Mac : l’accélération des horloges des processeurs et des composants à l’intérieur de l’ordinateur. Si cette approche est fréquente sur les PC, elle est nouvelle pour les ordinateurs d’Apple.
Xtrem, une firme implantée à Stockholm en Suède, a annoncé le 7 août MacThrust, un booster de puces, comme on appelle parfois ce type d’accélérateurs de microprocesseurs. Celui-ci est, comme son nom l’indique, destiné au Mac et plus particulièrement aux G3 et G4. La société s’appuie sur un brevet qu’elle dit avoir mis au point, permettant de doubler les cadences d’horloge des composants utilisés dans les ordinateurs d’Apple et cela pour un prix modique : moins de 600 francs !
Pour mieux afficher ses ambitions, Xtrem affirme travailler d’arrache-pied sur un concept de Macintosh G4 (comme on peut en trouver dans le commerce), dont elle va accélérer le processeur, pour l’amener à 1,2 GHz, la carte mère, qu’elle va faire passer de 100 à 150 MHz et les mémoires qui connaîtront elles aussi une accélération. Le tout débouchant sur un étonnant XtremMac G4, dont nous nous sommes déjà fait l’écho (voir notre édition du 4 août 2000).
Mais « l’overclocking », comme il est courant d’appeler cette technique d’accélération des composants, est-il une solution au retard de vitesse d’Apple et surtout est-il bien raisonnable ? IBM et Motorola ne garantissent leurs processeurs qu’aux vitesses auxquelles ils les vendent. Toutefois, des bidouilleurs invétérés « manient le chalumeau » pour plus de puissance.
Comme tous les autres microprocesseurs, les puces PowerPC ne sont pas fabriquées pour une certaine vitesse. On les prépare classiquement sur des galettes de silicium, qu’on coupe en petits morceaux qui sont autant de puces. Chacune d’entre elles, composée de millions de transistors, va fonctionner à une vitesse liée à des facteurs divers. Le voltage, la température, le courant utilisés jouent sur la vitesse du processeur. Enfin le niveau d’intégration de ces engins conçus à des échelles atomiques modifie leurs capacités. On fait donc subir aux PowerPc une série de tests en partant de la vitesse la plus rapide pour atteindre celle qu’il est capable de soutenir sans défaillir. Une marge de sécurité prend en compte les utilisations extrêmes toujours possibles.
Les rois de l’accélération d’horloge connaissent les limites physiques des transistors : plus la température augmente, plus le processeur a un comportement hiératique. Selon les cas, le processeur peut « s’écrouler », si le voltage change par exemple, ou se tromper dans certaines opérations. Ce dernier cas peut ne pas être détecté par l’utilisateur, alors que l’intégrité de ses données n’est plus assurée. Pour essayer de réduire ces risques, il faut refroidir l’engin. On utilise tout un tas de techniques différentes : en général des ventilateurs additionnels peuvent suffire, mais certains utilisent d’autres systèmes de refroidissement. KryoTech par exemple, la première société à avoir fait passer le GHz à un PC, fait même descendre les éléments à -40°C (voir notre édition du 15 novembre 1999) ! Mais pour cela, la tour de réfrigération nécessaire fait presque un mètre de haut ! Son SuperG en préparation semble ramené à des proportions plus convenables.
Xtrem s’est probablement engagé sur cette dernière voie pour la version du G4 dont elle affirme qu’elle sera disponible à partir de la fin de l’année et qui devrait pouvoir tourner à 1,2 GHz ! Une telle vitesse serait utilisable par toutes les applications tournant sur le Mac, car elle n’est pas générée par une modification logicielle ou matérielle, mais obtenue « artificiellement » par rééquilibrage de la température et de la tension des composants. Un simple travail de mécano de l’informatique donc, mais qui ferait passer les processeurs du Mac au-dessus du seuil du gigahertz. Cette vitesse permettrait théoriquement d’obtenir de trois à cinq fois plus de puissance que sur les puces utilisées par Windows !
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